Raymond Lafage
(Condoumiac 1656 – 1684 Lyon)

Etudes de Christ en croix, de tête et de jambe

Collage et plume sur papier,
222 x 145 mm.

Provenance :
Collection privée toulousaine.

Vendu

 

Notice de l'oeuvre :

Raymond Lafage est né en 1656 à Lisle-sur-Tarn dans une famille d'artisans. Son père vitrier se consacre parfois à des travaux de peintre. Grâce à lui, il découvre une série de gravures de Théodore Van Thulden d'après le Primatice, qui constituent son premier contact avec le dessin. Dès l'âge de seize ans, il décide de se rendre à Toulouse où il travaille chez un chirurgien pour y étudier l'anatomie. Il entre ensuite dans l'atelier de Jean-Pierre Rivalz qui l'envoie à Paris : il étudie à l'Académie Royale, participant au concours de 1678 avec Le Fratricide d'Abel1. En 1679, grâce au soutien d'un mécène toulousain, l'artiste peut se rendre à Rome. Il y reste plus de deux ans. En Italie, il étudie les maîtres de la Renaissance : Michel-ange et Raphaël ainsi que les Carrache. En 1679, il remporte le concours de l'Académie de Saint-Luc pour son dessin Moïse sauvé des eaux (ill.1). De retour en France, il se rend à Paris. Sa participation au concours de l'Académie en 1681 n'est pas certaine : son refus de peindre lui aurait peut-être fermé les portes de l'Académie, avant ou à la suite du concours. Il retourne ensuite à Toulouse où Jean-Pierre Rivalz l'associe au projet de décoration de l’Hôtel de Ville. Il dessine dix dessins représentant l'Histoire des toulousains, dont quatre seront repris par Rivalz pour les décors du bâtiment. Il entreprend finalement de retourner en Italie, mais meurt au cours du trajet à Lyon en 1684.
 

 

L'artiste a connu le succès de son vivant, à Toulouse ainsi qu'auprès de quelques collectionneurs. Mais c'est surtout au XVIIIème siècle qu'il fut le plus prisé. Son caractère fougueux et sa vie de débauche ont généré de nombreux fantasmes, et contribué à sa renommée. On trouve ainsi ses dessins dans les collections les plus prestigieuses de l'époque, notamment celles de Crozat ou Mariette. Il est ensuite tombé dans un oubli relatif.

Notre dessin est une feuille d'études d'un Christ en Croix, sur laquelle ont été montées ultérieurement une étude de tête et une étude de jambe. Cette jambe a probablement été dessinée dans les premières années de sa formation lorsqu'il étudie l'anatomie auprès d'un chirurgien toulousain. Le Christ montre lui une influence baroque dans le mouvement et l'agitation du trait. On retrouve ici sa méthode instinctive caractérisée par un trait rapide et énergique, ainsi que l'utilisation fréquente de la plume. Lafage n'a jamais peint, seulement dessiné tout au long de sa courte carrière.

 


Ambroise Duchemin
 
Bibliographie :
Jeanne Arvengas, « Raymond Lafage à l'Académie Royale », Bulletin de la societé de l'histoire de l'art français, 1963.
Jeanne Arvengas, Raymond Lafage Dessinateur, Paris, 1965.
 


Hubert Duchemin
8, rue de Louvois - 75002 - PARIS
Tél: +33 (0)1 42 60 83 01
Email: hubert@hubertduchemin.com
copyright hubert duchemin 2013